Elle n’est pas haute la distance qui va de ton regard

au sol

le vertige est sans fond,

sans fondement

Il fait la taille de ta nuque

de ton buste

de tes jambes

la taille d’une respiration

d’une odeur, d’un souvenir

à déglutir

Il fait surtout la taille de ta voix insondable

qui renonce

Elle n’est pas haute la distance qui va de ton regard

au sol

bruissent, menaçantes, les marches que tu descends

faisant attention à la pile d’assiettes que tu tiens

Mais tu es dans la brèche de Roland et ses neiges éternelles

tu vas sur la crête boueuse des monts d’Arrée

Elle n’est pas haute la distance qui va de ton regard

au sol

suffisante pour la chute

une avalanche

un éboulement

un corps qui dit qu’elle est toujours trop haute

la distance qui va de son silence

au sol

Les mots qu’il ne trouve pas

s’articuleraient,

à terre

un filet d’air et de sang s’écoulant de la gorge

et les pierres déposées sur la voix

glisseraient

jusqu’aux yeux

Tu savais le gouffre dessous

dissimulé

sous la peau

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